VERNISSAGE le vendredi 13 octobre de 16h30 à 19h30.
Heures d’ouverture de la galerie:
Du mardi 10 octobre au dimanche 15 octobre de 12h00 à 18h00.
Ma peinture s’inscrit dans une tradition de la représentation du paysage comme forme d’expression individuelle et émotionnelle. Davantage qu’un prétexte à la création de formes picturales, le paysage me permet d’introduire une narration dans les images que je crée. En effet, chacun de mes tableaux raconte le moment d’une rencontre avec le territoire et son caractère sensible. En ce sens, mes tableaux récents évoquent la figure du marcheur romantique, pour lequel la finalité même de la marche ne serait plus d’aller d’un point à l’autre, mais d’engendrer une expérience de contemplation esthétique.
Dans notre contemporanéité, ces expériences de contemplation prennent-elles un sens nouveau? À une époque où l’hyperconsommation des nouvelles technologies médiatiques nous amène à remettre en question notre rapport aux images, l’image peinte s’affirme dans « sa dimension très exclusive d’objet unique, insoumis face à la reproduction et au multiple, portant l’empreinte visible de sa fabrication technique et matérielle, résistant au temps et au regard » (Louise Déry, 2013). La peinture me permet de m’ancrer dans une temporalité lente, aux qualités méditatives et introspectives.
Plusieurs des endroits que je peins sont à l’interstice entre urbanité et nature, entre territoire exploré et inexploré, entre familiarité et étrangeté. L’exploration des frontières sans cesse mouvantes des périphéries urbaines est souvent l’occasion de rencontres inusitées avec une nature refusant d’être domestiquée. En outre, la représentation de ces espaces me permet d’interroger les conditions du visible en peignant ce qui apparaît comme des obstacles au regard ou, au contraire, des ouvertures vers d’autres lieux.
Plusieurs de mes tableaux récents s’intéressent aux transformations naturelles qu’apportent les changements de saisons sur le territoire. La représentation de cycles naturels me permet d’insister sur le caractère transitoire du climat et sur la récurrence de ma présence dans les lieux que je peins. Par ailleurs, à une époque où il s’avère impossible de faire fi de la crise environnementale que traverse notre planète, aborder la question du paysage à partir d’une tonalité affective et intimiste permet une personnalisation de cet enjeu sociopolitique à une échelle individuelle.
Christophe Scott, 2023
